Les Garçons

Journal de Bord Éternel, Les Garçons

24·10·2022

Dernièrement, j’ai reçu plusieurs messages adorables concernant mon blog.

Ils provenaient de fidèles de longue date revenant par moment lire mes histoires. Mais également de personnes de Twitter. Il est vrai que je suis très discret en ce qui concerne mon blog et en fais peu la promotion.

Je suis toujours très étonné des messages, de la façon dont ce que j’écris par moment touche les gens. On me parle des personnes qui peuplent mes écrits. Des anciens Garçons.

Que diraient-ils s’ils retombaient ici par hasard ?

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Ces derniers temps, sous l’impulsion des Anneaux de Pouvoir, Kévin Bacon et moi nous (re)faisons la trilogie du Seigneur des Anneaux. Faire ou Refaire parce qu’en réalité, je n’avais jamais vu les premiers films.

Hormis les Orques qui ressemblent à des monstres de Buffy, je trouve que cela a bien vieilli. Mais tout comme le Cycle des Robots d’Asimov que je continue de lire, je trouve que les femmes y sont incroyablement absentes.

La série des Anneaux de Pouvoir leur donne une très belle place. Et je suis trouve Elrond jeune très craquant.

Journal de Bord Éternel, Les Garçons, Psithurisme Nostalgique

19·10·2022

Ce soir, je devais retrouver l’une de mes amies, pour notre habituel japonais/phô/restaurant au bout de notre balade parisienne.

Nous avions rendez-vous à Bonne Nouvelle. Une station qui me renvoie à un souvenir particulier de 2009.

Juste après une rupture et tout juste avant de rencontrer Kévin Bacon, j’avais été contacté par un gars sur Aka Aki (oui encore). Nous devions nous retrouver un soir pour ce que j’imaginais n’être rien de plus qu’un coup d’un soir.

Je me souviens que je sortais d’une Love is Mylène. Mes amis m’avaient mis en garde. Fais bien attention. Tout le monde savait que je ne m’étais jamais adonné aux plans et je dégageais bien malgré moi alors l’image d’une personne incapable de faire du sexe pour du sexe.

Ce qui est vrai, encore aujourd’hui.

Mais à l’époque, la rupture m’avait donné envie de n’appartenir à personne. Et certainement plus à celui qui venait de me larguer. Alors sur le chemin me menant de ma soirée à l’endroit convenu, je m’efforçais de me convaincre que je pouvais le faire. Je pouvais me compromettre en dehors d’une relation.

Arrivé à la station, j’ai patiemment attendu. Et la personne n’est jamais venue. Un lapin ?

Je n’en suis pas certain. Un superbe garçon sorti tout droit de la bouche de métro m’avait lourdement fait signe de le suivre. Mais je ne comprenais pas. Ce n’était pas le garçon avec lequel j’avais « parlé ».

Alors j’ai rebroussé chemin et suis rentré chez moi, remerciant mon ange-gardien pour ce « lapin » et m’amusant du hasard de cette déconvenue avec le nom de la station.

Oui, c’était finalement une bonne nouvelle.

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Alors que j’attendais N. en me remémorant cette histoire, un garçon s’est approché de moi et, surpris, j’ai mis ma main devant la bouche. Je n’y croyais pas. C’était Co. Je ne l’avais pas vu depuis plusieurs années et j’avais fortement pensé à lui lorsque j’ai écrit le billet sur le Starbucks de la Rue des Archives.

Une coïncidence de plus à la station Bonne Nouvelle, pensè-je, avant de m’apercevoir que je n’étais pas au bon endroit. #susanmayer

J’étais encore devant l’une des sorties de la station Grands Boulevards.

Paris est si petite et si vaste à la fois. J’espère très souvent y revoir des personnes perdues de vue et cela ne m’arrive que trop rarement.

Qui sera le prochain ?

Atlas des Idylles, Journal de Bord Éternel, Kévin Bacon, Les Garçons

11·10·2022

Je suis parti me poser chez Prêt à Manger comme très souvent ces derniers temps. J’en ai trouvé un grand et désert qui me rappelle le défunt Starbucks de la Rue des Archives.

J’y ai rattrapé tous mes billets de blogs. Pas facile, de se relancer dans un mood de blogging quotidien.

Puis marche habituelle dans Paris. Je suis passé au Renard Argenté pour trouver les tomes 2 et 3 de Tokyo Aliens Bros. J’étais tombé sur ce manga par hasard à la Fnac et j’ai bien accroché au tome 1. C’est l’histoire de deux extraterrestres en mission sur Terre pour étudier les humains avant que le reste de leur planète ne débarque pour nous asservir. C’est plutôt drôle.

Le soir, c’était soirée pizza avec mes Frères et ma Mère avant son départ pour le bled.

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Je crois qu’il y a des lieux comme ça qui me hanteront toujours. Le Starbucks de la Rue des Archives en fait partie. J’ai commencé à y aller quand Cayetano s’est mis à y travailler quelque part entre 2006 et 2007. Et j’y ai squatté jusqu’en 2010 à peu près.

Ce que j’y aimais, c’était de pouvoir m’installer dans un canapé avec mon Chocolat Viennois Classic – je ne bois pas de café, et de mater les gars du Cox sur le trottoir d’en face.

Il n’y avait que ce Starbucks dans mon coeur. Je m’y posais, envoyais un tweet par sms à l’époque pour dire que j’y étais. Et les Garçons arrivaient. Un à un. En même temps. Ou parfois juste un seul.

Il y avait toujours quelqu’un pour m’y rejoindre.

C’est là-bas que je faisais mes crises à Ekkooo sur le « ratio »*, que j’y ai vu Dan pour la dernière fois, qu’Atypik m’y a posé un lapin, que C. m’a converti au Chai Tea Latte Soja, et que je les ai tous aimé et/ou pleuré.

Mais c’est surtout là-bas que j’ai reçu les premiers messages de Kévin Bacon, lorsqu’on était tous sur Aka Aki.

Le Starbucks de la Rue des Archives a fermé en 2013, laissant sa place à une boutique de luxe.

Je n’ai jamais réellement retrouvé la même atmosphère dans les autres Starbucks. Celui-ci devait avoir un genius loci spécial et très gay friendly. Merci à Lui.

Le Prêt à manger que j’ai trouvé m’offre la même chaleur. Je pense que c’est pour ça que je traverse Paris pour m’y asseoir. Je doute qu’un jour quelqu’un m’y rejoigne comme le faisaient les Garçons. Mais ça me va. Je le garde pour moi pour l’instant. ♡

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* ratio : j’embrouillais les Garçons parce que j’estimais que je leur envoyais plus de sms qu’ils ne le faisaient. J’étais une peste.

Journal de Bord Éternel, Les Garçons

07·10·2022

Le vendredi, c’est volley.

Je traverse Paris à vélo pour me rendre au gymnase. L’occasion de désespérer sur le manque de civisme des gens. Personne ne respecte le code de la Route. Ça klaxonne à tout va. Téléphone au volant/guidon. Feux grillés par TOUS. Piétons traversant n’importe comment. Idiots faisant leur running avec leurs écouteurs sur les pistes cyclables et gênant la circulation.

Sur mon trajet aujourd’hui, les policiers verbalisaient les vélos devant le Musée d’Orsay. Du côté des voitures et motos, c’était l’impunité totale.

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À peine arrivé, direction les vestiaires pour se mettre en tenue. Et échauffement. Pour moi qui viens de faire 50 minutes de vélo, c’est toujours très éreintant. Mais comme il s’agit de ma seule activité sportive cette semaine – je n’ai pas été courir -, je tiens bon et me dis que j’aurais un jour le corps de She Hulk. hu hu

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Après l’entraînement, on va manger avec les plus motivés. J’écoute les histoires qui se racontent, fais rire et essaie d’être de bon conseil quand il s’agit de peines de coeur. J’ai bientôt 40 ans et certains commencent à peine leurs vies amoureuses. À quoi me serviraient toutes mes gamelles sentimentales si je ne partageais pas un peu de mon expérience ? #pédérité

J’aime beaucoup les garçons du volley. Leur bienveillance et leurs hugs. Je m’étais longtemps fermé à tout cela.

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En rentrant, vers une heure du matin, après avoir bien fait attention tout le long du trajet, j’ai relâché ma vigilance un quart de seconde sur la piste cyclable ultra sécurisée du pont qui me ramène chez moi. Mon vélo s’est pris le garde-corps et le choc m’a projeté en avant. Le guidon m’a violemment tapé le ventre et je me suis retrouvé au sol, me cognant la tête à l’arrière.

Je suis resté là une seconde ou deux ne sachant pas si j’avais envie de vomir ou si je n’arrivais tout simplement plus à respirer suite au choc à l’abdomen. Ma tête, elle, ayant été protégée par le casque.

Je me suis relevé, ai réajusté mon guidon et suis rentré tranquillement.

Plus tard, il m’était impossible de réussir à trouver le sommeil tant je visualisais la scène et ce qui aurait pu se passer. À savoir, moi passant par dessus le garde-corps du pont et tombant dans la Seine à 1h du matin alors que l’endroit était désert.

Journal de Bord Éternel, Les Garçons

01·10·2022

Je n’avais pas vu ce groupe d’ami.e.s depuis environ dix ans. On s’était perdu.e.s de vue à l’époque où leurs vies de famille commençaient.

Les amoureux post-lycée et leurs relations bien ancrées depuis des années. Les mariages qui se succédaient. L’arrivée des premiers enfants. Les soirées qui devenaient maintenant des dimanches après-midis. Tout cela à une époque où je commençais de mon côté à donner la priorité absolue à Kévin Bacon.

Je ne le voyais que le weekend. Ça a été notre fonctionnement jusqu’à l’année dernière. Et pendant très longtemps j’ai refusé la moindre invitation venant nous voler ce temps précieux.

Il n’y a eu ni heurts ni bagarre. À croire que je ne romps véritablement qu’avec mes amis gays. Nos chemins se sont simplement séparés jusqu’à ce rêve, l’an passé.

Invité à une soirée où je les retrouvais. C’était un signe. Comme toujours. Alors j’ai repris le contact. Je n’ai pas eu à donner d’explication sur mon absence. Juste à trouver des dates de disponibilité. Et après plusieurs tête-à-tête, nous avons réussi à tous nous réunir. Et c’était cool.

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Hier, un de mes amis du volley a vu une photo de moi et de Bradshaw sur Facebook et m’a demandé qui c’était. Je lui ai dit que c’était un ami avec lequel je n’étais plus en contact. Et en parcourant l’album des photos sur lesquelles je suis identifié, je peux dire que FB est le cimetière de toutes ces ruptures amireuses dont je parlais plus haut.

Amour Galactica, Les Garçons

♡ Baron Rouge

Il y a quelques jours, c’était l’anniversaire de Baron Rouge. L’occasion de repartager des photos de nous deux et d’égayer un peu nos timelines sur les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, cela fait trois ans qu’Il nous a quitté.

J’ai rencontré Baron Rouge le 12 janvier 2008 chez Adam, à l’occasion de l’un de ses fameux apéros Champagne-Cacahuètes. Plus jeune que moi d’environ deux ans, on avait l’impression qu’une décennie nous séparait. Comme nous étions des newbies dans le groupe, nous nous sommes un soir promis de veiller l’un sur l’autre. Pédérité

Jeune et mignon. Enjoué et profitant de la vie. Il était pour moi « Sunshine », le Justin de l’adaptation US de Queer As Folk. Il était libre et libéré et j’avais toujours l’impression qu’il vivait sa vie, là où je m’imposais sans cesse des restrictions, des limites. Avec moins d’inhibitions et/ou simplement plus de courage, Il réussissait à aller plus loin que moi dans ses relations avec les garçons et notamment les Garçons avec un G majuscule.

J’étais intouchable. Il était « à toucher ».

Je l’enviais beaucoup. Et je n’ai compris que récemment que ce sont mes propres blocages et cette pointe de jalousie qui m’ont amené, par moments, à le maintenir à distance.

En 2009, après un chagrin d’amour, Baron Rouge s’est invité un soir à la maison pour me réconforter. Et nous nous sommes fait un marathon « Will & Grace ». Il était venu avec un reste de vodka – il en avait toujours sur lui – et son parfum Le Mâle de Jean-Paul Gaultier.

Ils étaient très peu après ce Chagrin. Mais il en a fait partie. Et je ne l’oublierai jamais.

À sa soirée d’anniversaire, cette année-là, au fabuleux thème Extravaganza, je rencontrais par son intermédiaire celui qui allait, par une invitation anodine, me permettre de rejoindre un nouveau groupe de Garçons auquel Baron Rouge appartenait aussi…

Pendant un peu plus d’un an, nous nous verrons pratiquement tous les samedis soir à l’occasion de soirées déguisées toutes plus folles les unes que les autres, de détours au Tango et de soirées dans son appart proche de la rue des Rosiers, « le Vaisseau ». She Wolf de Shakira sera NOTRE chanson et on se brisera les côtes à tenter de la danser.

Il me préparera même un fabuleux diner de Saint Valentin en 2010. On décrétera aussi, un jour, Baron Rouge et Moi que dorénavant nous nous dirions bonjour en nous smackant, un peu comme dans les séries américaines.

Mais, peu à peu rongé par des rancœurs, jamais réellement satisfait de mes relations avec les Garçons et me sentant toujours seul même au milieu d’une foule, je quitterai le groupe brutalement un soir de Mars 2011 – Lui compris.

Des hauts et des bas finalement, quand on regarde notre histoire dans sa durée. Comme dans toute amitié. S’en est suivie une période où invités aux mêmes soirées, il restait dans la cuisine avec les fumeurs pour ne pas me croiser ou me snobait carrément quand il disait bonjour ou au revoir à tout le monde.

J’en souris volontiers aujourd’hui mais à l’époque c’était tellement violent que je me devais me répéter que c’était de ma faute pour ne pas craquer. Je ne pouvais pas ghoster une personne et lui demander de continuer à être polie avec moi.

Il m’a fallut plusieurs années pour récupérer les garçons de ce groupe auxquels je tenais le plus. Et par leur intermédiaire, à le récupérer Lui. Je découvrais, alors, avec ses mots et les leurs tout le mal que je leur avais fait en partant.

Une soirée d’Halloween à rattraper le temps perdu en 2014. Comme si rien n’avait changé. Il était toujours aussi Sunshine. Mais avec un travail et des préoccupations d’adultes. Et des histoires d’amour fraîches. Lui comme moi étions finalement bien loin de ce que nous étions lors de notre première rencontre.

De soirées en soirées, au gré des années, nous nous sommes vus grandir, vieillir et rester sur nos délires Karen Walker/Grace Adler. Il était Karen, alcoolique fêtarde recherchant des poissons dans la machine à laver d’une laverie – « where are the fish ? » – et j’étais Grace Adler, l’empotée pas très gâtée par la nature qui lui remettait les pieds sur terre.

Baroudeur dans l’âme. Il s’était décidé à quitter son travail pour voyager à nouveau. Je me demandais toujours comment il avait pu si longtemps rester dans cette logique métro-boulot-dodo, lui qui adorait découvrir le monde.

Et début 2019, adieu le travail boriiiiiiing comme il pouvait dire, et en route pour de nouvelles aventures au loin. Aventures que nous suivions tous sur Facebook et/ou sur son nouveau blog crée pour l’occasion.

Et après quelques mois, cet appel, un lundi matin en plein été. Baron Rouge était parti.

Franchement. Pouvait-il nous quitter autrement qu’au loin, lors d’un tour du monde fait de rencontres et de fêtes ? Non. C’était Lui tout craché. Jamais vieux, jamais rangé, jamais emprisonné par ces vies d’adultes auxquelles nous voulons tous échapper.

Je n’ai compris qu’à ce moment-là, l’ampleur de mes sentiments et de mon affection pour Lui. Mon pincement au cœur, le mélange d’un sourire quand je pense à nous deux et d’un noeud dans la gorge parce qu’il n’est plus là.

J’aurais aimé qu’on abandonne jamais ce smack sur la bouche pour nous dire bonjour – on a dû le faire trois fois à tout casser. J’aurais aimé mieux comprendre pourquoi j’ai pu être distant ou injuste avec Lui. J’aurais aimé lui offrir plus de temps et le voir plus souvent.

Mais telle a été notre Histoire. Et elle m’est précieuse.

Il ne vieillira jamais et restera l’éternel jeune et mignon Sunshine.
♡ Baron Rouge.

* en photo, la carte d’anniversaire que je lui ai écrite en 2015.