Mélancolie Apocalypse

Mélancolie Apocalypse

Regression de Noël.

Je me suis pris quelques jours. Entre Noël et Jour de l’An.

Pas d’envie particulière en attendant le retour de ChériMari. Si ce n’est.

Moi – sous un plaid – sur mon canapé – à ne manger que du chocolat – et à boire du coca – devant de vieux films.

Et j’ai tenu mon programme.


Mélancolie Apocalypse

Grief Seed

C’est une petite graine qui s’est déposée au fond de moi le jour de mon anniversaire. Et qui a germé. Tout au long du mois de Décembre.

En fait. Je pense qu’elle devait déjà être là. Quelque part. A attendre la bonne occasion. Un affaiblissement général ou un moment où je relâcherai mon attention.

Pour en profiter.

Je ne sais pas si c’est le fait de prendre une année de plus. De perdre un cheveu de plus. De n’être plus satisfait de mon reflet dans le miroir. D’avoir reçu peu de messages pour mon anniversaire. Qu’il soit complètement passé à la trappe pour certains.

Ou si c’est un tout. Ou tout autre chose.

Le fait de ne pas être exceptionnel ?

Mais aujourd’hui. Après une longue journée morne et grise. A la sortie du métro. J’ai eu le souffle coupé. Et je me suis senti comme jamais auparavant. Ce n’était ni une crise d’angoisse, ni une crise de panique.

C’était une crise de Moi. D’orgueil et de fierté. Mélange de griefs et doléances que j’avais intériorisés en pensant pouvoir les dissoudre.

J’avais accumulé trop de noirceurs. Trop pour pouvoir les faire disparaître. Et plus j’essayais de comprendre, moins j’arrivais à respirer.

J’ai fini par reprendre le contrôle. A tout ravaler. Et à faire comme si de rien était.

Etre vulnérable, dépendant ou en besoin d’attentions ?

Je le refuse.

Les Garçons, Mélancolie Apocalypse

Sept ans de malheur.

J’étais tranquillement assis dans le métro. Les yeux dans le vague. Ecoutant de la musique en mode shuffle.

Et je me suis mis à penser à Dan. Comme cela. Sans raison. A fantasmer sur une hypothétique coïncidence qui ferait que l’on se croiserait dans la rue. Le soir-même.

Je ne m’en suis pas aperçu tout de suite. Mais la chanson que j’écoutais s’appelait Sept Ans de Malheur. Et je pensais à lui. Que je n’avais pas vu depuis au moins sept ans.

Depuis ce jour où, au Starbucks, il m’avait demandé de l’oublier.

Mon coeur s’est mis à battre fort. Et si ? Et si ces sept années de distance étaient arrivées à terme ?

Le hasard a voulu que je prenne la Ligne 3 à Saint Lazare. A l’endroit même, où je me rappelle l’avoir prise pour la première fois à l’été 2007 pour le rejoindre lui aussi pour la première fois. Puis avec N. nous sommes passé.e.s devant cette rue que j’avais dû emprunter pour rejoindre le métro le lendemain matin quand je l’ai quitté.

Cela faisait beaucoup. Beaucoup de signes. Beaucoup de Dan.

Je lui avais dit que je serai là à son retour.
Mais il n’est jamais revenu.

Et c’est peut-être cette promesse qui m’empêche de l’oublier.

En cherchant un peu. Cela fait huit ans finalement. Pas sept.
Est-ce que je peux tourner la page maintenant ?

/ Sept Ans de Malheur – Ysa Ferrer.

Mélancolie Apocalypse

Fuck, Mary, Kill

Samedi soir. A cette soirée. Quelqu’un a suggéré que nous jouions au Fuck-Mary-Kill.

Qui j’aurais choisi pour Kill ? Ce garçon hautain au possible. Celui qui, à peine arrivé, m’agaçait déjà par son air suffisant. Il ne souriait pas. Comme si le fait d’être mignon l’empêchait de sourire. Il parlait mal.

Et forcément. Il a été le choix Fuck de tous les autres. Cette facilité avec laquelle les gens font abstraction de la personnalité méprisable d’une personne quand il s’agit de sexe me subjugue toujours autant.

J’ai passé ma vie à essayer d’être une bonne personne. Mais cela m’a toujours conduit à ne jamais être considéré comme une option.

Tout comme en 2007-2008. A l’époque où j’avais l’impression d’être intouchable. Je voyais les Garçons se tourner autour mais jamais il n’était envisageable que ce soit avec moi. Comme si j’étais en cristal. Ou une chose trop précieuse.

Les groupes se faisaient et se défaisaient par les coucheries des uns avec les autres. Mais il était inconcevable que je puisse être l’objet d’un désir/fantasme. Pas même d’un « Kill ».

Dix ans plus tard. Alors que je ne pensais plus à tout cela. Ce jeu est venu me rappeler que je serai toujours une personne lisse, sans cratères ni aspérités. Rien qui ne déclenche un quelconque sursaut chez les gens hormis l’habituel « gentil » et « drôle ».

Et, superficiellement, je rêverais, qu’un jour, quelqu’un dise de moi que je le rends fou.

Les Garçons, Mélancolie Apocalypse

Le pull à capuche gris.

Je suis arrivé complètement trempé chez mes Parents. Ce parapluie, récupéré d’une touriste tête en l’air, n’était vraisemblablement pas de taille à lutter contre l’orage.

Ma Mère m’a proposé des vêtements secs.

J’avais pris l’habitude de lui donner toutes les affaires qui ne m’allaient plus ou dont je m’étais lassées. Elle en envoyait certaines au bled et gardait celles qu’elle aimait bien.

Elle a pioché dans une pile. Et j’ai tout de suite pensé à ce pull.

A son retour de Corée, Il avait rapporté des cadeaux à tout le monde. Des petites attentions. Histoire de ne pas revenir les mains vides. A moi. Il m’avait offert un pull et s’était acheté le même dans la taille au-dessus.

Cela avait encore plus renforcé l’idée que j’étais spécial.

Seulement. Il y a quelques années. J’avais pris la décision de m’en séparer. Il ne m’allait plus et, Lui, je lui en voulait encore d’avoir disparu. Etonnamment, j’avais conservé d’autres vêtements-souvenirs mais ce pull-ci était un symbole. Et je pensais devoir m’en débarrasser pour avancer.

Je n’y avais plus pensé. Jusqu’à ce que ma Mère pioche dans cette pile.

Je suis rentré chez moi plus triste que nostalgique, regrettant de m’en être débarrassé.

Il y a, aujourd’hui, un de mes cousins qui porte ce pull en Algérie sans connaître son histoire et ce qui me liait à ce garçon.