Journal de Bord Éternel

Multivers du Moi, Psithurisme Nostalgique

iwak #19 – étourdi, tête qui tourne.

Fin Novembre 2017. Je me couche un dimanche soir, un peu fébrile. Je me dis qu’un Fervex et une bonne nuit de sommeil me feront du bien. Je me réveille difficilement le lendemain et décide d’annuler tous mes déplacements professionnels.

Cela empire dans la journée.

Pendant cinq jours, la pire angine de ma vie. Fièvre, tête qui tourne et délire.

Et au plus fort de l’angine, alité, j’étais persuadé que nous étions sept dans mon lit, moi inclus.

Sept moi-s.

Journal de Bord Éternel, Pretanama

iwak #18 – piège.

J’ai trouvé très intéressant le billet « piège » de Matoo.

Pour ma part, je me suis toujours empêché de devenir réellement public. Oui, il est possible de savoir qui je suis et de trouver à quoi je ressemble. Mais pour cela, il faut chercher un (petit) peu.

Par deux fois, j’ai été découvert au travail. C’est arrivé dans deux entreprises différentes pour deux ancêtres de ce blog différents et ça n’a eu aucune conséquence importante. Malgré tout, je préfère ce côté « anonyme » et mystérieux.

Je pense qu’il faut faire des erreurs lorsque l’on se sert d’outils pour apprendre à mieux s’en servir. Je considère que j’ai fait beaucoup d’erreurs avec mon blog mais aussi avec les réseaux sociaux. Ce qui me permet aujourd’hui d’en profiter plus sereinement/sainement.

Ce n’est toujours pas parfait mais j’y travaille.

Mon premier piège ici a été de m’enfermer dans un registre qui n’était pas moi. C’était au tout début de ce blog. Le côté très sexuel et cru m’a toujours gêné et me gêne encore. Je sais que j’évacuais une sorte de frustration, un manque d’affection. Mais ce n’était pas réellement moi. C’était un personnage.

Personnage vite démasqué d’ailleurs puisque très vite j’ai laissé paraître ma véritable sensibilité et douceur.

Aujourd’hui, je peux dire que ce que j’écris est qui je suis. C’est pourquoi mes premières archives sont fermées. Elles ne collent pas/plus avec moi.

Le deuxième piège a été de faire passer des messages privés à travers mes billets et/ou d’écrire sous le coup de l’émotion. A la belle époque, j’écrivais pratiquement tous les deux jours. Je réagissais à chaud à ce qui m’arrivait et le fait d’être lus par ceux-là même qui partageaient ma vie alimentait mon côté dramaqueen.

J’attaquais publiquement. C’est quelque chose que je regrette aujourd’hui. Cela avait transformé mon blog en une espèce d’arme dangereuse à double tranchant. Je les blessais et je me blessais.

Il y a encore quelques messages privés qui se glissent aujourd’hui dans mes billets. Mais ils sont bienveillants. Ce sont souvent des mains tendues aux personnes que j’ai perdues justement en me servant de mon blog comme d’une arme.

Le troisième piège c’était le côté lamentation. Une rupture c’est dur. Mais puiser dedans pour écrire je ne sais pas si c’était judicieux. J’ai l’impression que cela a fait durer plus qu’il ne faut l’éventuel processus de guérison et d’oubli.

Peut-être que c’est simplement moi qui ait changé et qui ne me lamente plus. Mais j’ai l’impression qu’auparavant écrire engendrait une espèce de cercle vicieux de lamentations et que ça n’en finissait pas.

J’écris moins aujourd’hui. Et quand j’ai l’impression que ce que j’écris est trop personnel je ne le publie pas.

Comme Matoo, je ne réagissais pas non plus à chaud sur les réseaux sociaux et j’essayais d’être neutre. Je ne souhaitais me fâcher avec personne. Je considérais que je n’étais pas là pour cela.

Il n’y a pas de débat possible sur Twitter. Juste des égos qui hurlent. Alors je me tenais à distance des cris.

Mais à trop vouloir ne pas faire de vague, on ouvre un jour son twitter et sa timeline est pleine de gens qu’on ne connaît pas qui hurlent que les Musulmans sont le problème en France, que les Religions sont de la merde et que tous ceux qui luttent contre le Racisme sont responsables de la mort atroce et monstrueuse d’un professeur faisant son travail.

Et je suis là, face à mon écran m’insultant et me condamnant, depuis une semaine*.

Avec ce putain de mal au ventre.

Piégé.

*ce billet a été finalisé le 22.10.20.

La Librairie Infinie, Psithurisme Nostalgique

iwak #17 – tempête, orage.

Plus le temps dehors est déglingué. Et plus je me sens calme. C’est très étrange. Mais l’orage m’apaise. Ca m’a toujours fait ça.

Je pourrais regarder le ciel s’illuminer par les éclairs pendant des heures. J’adore écouter le vent qui s’engouffre là où il peut. Entendre la pluie faire des claquettes sur les rebords de fenêtre. Et voir le ciel prendre des nuances de gris menaçantes.

J’ai toujours senti que la Tempête et moi étions connectés. Que j’avais un lien spécial avec l’orage et les éclairs.

Pas étonnant que Sailor Jupiter soit ma préférée.

Il est très rare que je me laisse aller à mes émotions. J’ai appris à les contrôler. A les tempérer et à ne jamais les laisser exploser. Je ne supporte pas qu’elles puissent me trahir.

Elles sont donc très souvent enfouies en moi. Et l’on peut dire que je suis, sans que les gens ne s’en doutent, une véritable tempête ambulante.

Lorsque dehors la tempête se lève et gronde. Je sens que tout se calme à l’intérieur de moi. C’est comme si. Tout ce qui était emprisonné à l’intérieur de moi. Tous les sentiments et toutes les émotions que je renferme en permanence. Toutes les entraves cédaient pour enfin me soulager.

GIF – Take Shelter, l’un de mes films préférés.

Atlas des Idylles, Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #15 – avant-poste.

C’est LE point de rendez-vous. Tout gay parisien et même francilien connaît cet endroit. Nous nous y sommes tous arrêtés. Nous y avons tous attendu quelqu’un.

La Place Sainte-Opportune. L’avant-poste pédé.

L’endroit idéal pour attendre quelqu’un avec qui on a l’intention d’aller dans le Marais.

J’y attendais constamment Olivier. Il était toujours en retard.

Une fois, je l’avais attendu pratiquement 45 minutes. Il me disait être dans le métro, à quelques stations de là. Mais il était toujours chez lui. Il avait fini par arriver avec une boite de chocolats pour se faire pardonner. Et à cette époque, c’était suffisant pour me calmer. C’était en 2004.

J’y avais retrouvé Jolies Lèvres. En Juin 2008. Pour notre premier vrai date. Je l’avais rencontré la veille à une soirée et nous avions passé la nuit ensemble. Ce que je n’avais alors jamais fait. Seulement ce dimanche-là, j’avais aussi un premier date de prévu avec un autre garçon. Alors je l’avais laissé pour m’y rendre.

Comme je n’arrivais pas à m’arracher Jolies Lèvres de la tête, je l’ai contacté discrètement pendant mon rendez-vous en le textotant sous la table. Je voulais savoir s’il était disponible là, maintenant, tout de suite.

J’ai écourté mon rendez-vous et l’ai rejoint Place Sainte-Opportune où il m’a alors naturellement embrassé. Comme si c’était acté. Comme si nous avions toujours été ensemble. Je n’oublierai jamais cet instant.

En Juillet 2009. C’est à cet endroit-même que nous nous sommes dit au revoir avec Atypik. Sans réaliser qu’il s’agissait d’adieux et que nous ne nous reverrions plus.

J’étais venu « rompre » avec lui comme j’avais rompu avec les Garçons du groupe. J’étais injuste. Blessé par ma rupture avec Jolies Lèvres et par leur manque de soutien.

Cet après-midi-là, j’ai réalisé que je n’étais personne et que j’avais souhaité rompre quelque chose qui n’existait pas. Alors, à la fin de cet après-midi, face à son copain, je lui ai juste dit au revoir.

Et je ne l’ai plus jamais revu.

Des ruptures ? La Place Sainte-Opportune a du en connaître autant que des rencards.

C’est pour moi un endroit très marqué en souvenirs. Et avant d’être l’avant-poste pédé, elle est aussi et surtout l’Avant-Poste de mes rendez-vous de coeur, qu’ils soient joyeux ou plus tristes.

J’y vais maintenant plus rarement. Mes habitudes ont changé et Kévin Bacon et moi avons d’autres points de rendez-vous.

Mais on s’y retrouve parfois. Et je dois admettre qu’arriver sur cette Place et voir son magnifique copain vous attendre, c’est toujours un peu romantique.

Mascara for Masc, Psithurisme Nostalgique

iwak #14 – armure.

Il n’a pas été facile de grandir en étant un garçon féminin et sensible. S’identifier à un personnage était presque impossible. Les garçons des dessins animés pour garçons étaient tous des brutes et les garçons des dessins animés pour filles étaient transparents.

Et puis, il y a eu Shun, le Chevalier d’Andromède à la magnifique armure rose. Un garçon pur et pacifique, qui n’aime pas la violence, rechigne à se battre, et pleure.

Alors, oui. Plusieurs fois on a envie de le secouer pour qu’il se batte un peu. Mais on découvre assez rapidement que Shun est en fait l’un des chevaliers les plus forts et qu’il cache sa force.

Et c’était tout ce que je faisais alors.