Hier soir, le Frère de ma Belle-soeur, suite à une invitation à me taquiner, a dit qu’il me laissait tranquille. Qu’autant il se permettait de plaisanter avec mes Frères, autant moi, il était clair que l’on devait me laisser tranquille. Il a dit qu’il y avait quelque chose quand on m’observait qui imposait le respect et la distance.
J’ai souri.
Depuis très jeune, j’avais essayé d’instaurer cette muraille entre les gens et moi. J’étais fatigué que l’on m’aborde dans la rue, dans le métro, n’importe où. Que l’on me manque de respect parce que j’avais la voix aigüe, une apparence fragile et un sourire permanent trahissant ma naïveté et ma candeur. Je ne supportais plus que l’on se permette avec moi ce que l’on n’oserait jamais tenter avec une personne que l’on craint.
Et j’ai réussi.
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Je me suis fait beau. Pour cette soirée avec les Garçons du volley. Et j’étais ravi du résultat. J’ai l’impression que je n’avais pas dansé depuis une éternité. Et à presque quarante ans, j’ai l’impression que mon corps s’est rouillé et que j’ai perdu toute coordination. Je me fais l’effet d’être ces gens vieux dont je me moquais plus jeune en allant en boîte.
Je sais aussi que cela vient de ma difficulté à lâcher-prise. Ma peur du ridicule.
C’est comme cela que j’ai pu bâtir ma muraille. En n’offrant plus le moyen d’être la source de moqueries. Mais ce faisant, je sais aussi que je manque parfois de belles occasions de me détendre et de m’amuser.
Je suis devenu un véritable casse-tête pour moi même.