C’est la fin du mois des Fiertés. Et il a été plutôt fade.
Comme le Ramadan. Le Covid-19 a retiré leur saveur à mes deux rendez-vous annuels d’enfant stellaire*.
Pas de Marche des Fiertés en Juin cette année. Reportée à Novembre. Mais ce weekend, mes souvenirs des Marches passées sont venus me hanter comme pour me rappeler qu’elle aurait dû avoir lieu samedi dernier.
Je me suis souvenu de ma première Marche. En 2002. L’Euphorie de me retrouver entouré des miens mêlée à la tristesse de ne pas encore connaître de LGBT+. Je m’étais assis sur les marches à Bastille, seul, à observer la foule. Just a little more love de David Guetta dans l’air. Et c’est ce dont j’avais besoin. Juste un peu (plus) d’amour.
Je me suis souvenu de la Marche de 2007. Celle où j’ai rencontré Atypik. J’étais perdu dans la foule et n’arrivais pas à rejoindre le groupe des pédébloggueurs. J’étais désespéré et prêt à abandonner quand je l’ai finalement aperçu. Je lui ai alors directement pris le bras et lui ai dit « je ne te quitte plus ». Je ne le connaissais pas mais je me sentais si bien avec lui que je l’ai enveloppé de tendresse. Et en relisant le billet que j’avais écrit à l’époque, je dois admettre que j’étais immédiatement tombé amoureux de ce garçon.
En 2008, j’ai marché avec Peio. En 2009, Barry. 2010, Bradshaw. 2011, Djo et Les Filles. 2012, Cayetano et mes petits suisses préférés. Chaque année, je guettais aussi l’instant où j’allais pouvoir croiser le groupe de Matoo et profiter de l’occasion pour voir Jolies Lèvres.
Mais les Marches étaient devenues différentes. Je n’étais plus ce garçon qui ne connaissait personne. Je n’étais plus en manque d’amour. Je marchais maintenant avec l’Homme de ma vie. Et plus rien ne me paraissait plus extra-ordinaire que cela.
Je ne sais pas comment sera la Marche de Novembre. Mais, comme à chaque fois, j’aurai une pensée pour mon Moi-2002. Seul assis sur les marches de Bastille. Souhaitant se mêler. Se mélanger. Se fondre dans cette masse d’amours. Et je m’imaginerai lui envoyer un message. Ou juste une photo de Kévin Bacon et moi.
Marchant ensemble.
PS : j’ai aussi pris un énorme coup de vieux ces dernières années en ne reconnaissant pas ou peu les chansons qui passent sur les chars…
* Pretanama à tous les LGBT+ racisés et/ou croyants.