Confiné.
J’ai toujours été très solitaire.
Je me souviens de moi. Ado. Dans ma chambre-forteresse. Passant mon temps à dessiner ou à écrire des histoires. Pendant que mes Frères sortaient avec leurs copains et faisaient du foot.
Je me souviens de moi. Jeune adulte. Dans mon appart. A bloguer alors que j’entendais les gens dehors se regrouper et passer le temps.
La vérité. C’est qu’intérieurement. Je sais que je pourrais rester enfermé plusieurs jours sans ressentir le besoin de voir quelqu’un. Parce que j’apprécie de me retrouver seul. Avec Moi. Dans mon monde.
J’ai toujours ressenti le besoin de m’enfermer. De m’isoler. Sans autres voix. Juste Moi.
C’est d’ailleurs amusant. Comme. Dans ma tête. « S’évader » signifie « m’isoler ». L’image que j’ai de l’évasion me renvoie toujours à moi, seul, entre quatre murs. Je m’évade dans mon monde.
C’est véritablement en commençant à travailler à temps plein et à sortir avec des garçons que j’ai compris que ce n’était pas compatible avec une vie d’adulte.
J’ai dû procéder à des ajustements. Pour ne pas blesser mes proches par ce côté trop solitaire. Pour ne pas perdre davantage d’amis, frustrés par mes silences radios. Et pour ne pas repousser les garçons, refroidis à l’idée de ne pouvoir vraiment entrer.
J’ai donc appris à sortir. A donner des nouvelles. A prendre des nouvelles (le plus dur). A répondre « oui » à des propositions de diners/soirées, alors que je n’avais qu’une envie, rester/rentrer chez moi.
Et j’ai eu de la chance. J’ai rencontré un garçon (presque) aussi solitaire que moi. Et nous avons pu accorder nos rythmes et synchroniser nos natures de façon à ce que ni l’un ni l’autre ne se sente brusqué ou forcé à changer.
Alors vous pensez bien que non. Je n’ai pas eu peur de devoir me confiner seul. Au contraire. C’est qui je suis. J’ai l’impression de revivre ce que j’ai toujours aimé faire plus jeune et que j’ai un peu perdu avec ma vie d’adulte.
Je n’ai pas mal vécu le fait de me retrouver avec moi-même.
Je n’ai pas mal vécu le fait de devoir limiter mes interactions avec les autres.
Je n’ai pas mal vécu le fait de ne pas parler pendant de longues heures.
Et je n’ai pas mal vécu le fait de devoir m’occuper.
Non. Moi. Ma vraie crainte. C’est de m’enfoncer davantage dans ce côté solitaire. Et d’avoir du mal à en sortir par la suite.
Ah ah, moi aussi j’ai mon côté Otaku qui supporte très bien le confinement. 😀 Je ne redoute pas vraiment les semaines à venir. Il faudrait juste pouvoir sortir son nez de temps en temps pour voir un peu de vert, ça ça me manque beaucoup. :-/
Très beau texte, bravo
Matoo : Oui c’est ce qui me manque le plus. Les balades et bien sûr, Kévin Bacon. 😉
Benjamin : Merci beaucoup.