M07 – Rien à se mettre.
Une armoire pleine à craquer. Des tiroirs qui débordent. Une penderie qui s’écroule sous le poids des manteaux. Des fringues partout dans l’appart. Plein de couleurs. De coupes différentes. De styles différents.
Mais. Rien à se mettre.
Un jour, j’ai ouvert le placard de C. Il y avait 4 chemises. Deux pantalons. Deux paires de chaussures. Deux pulls. Le tout dans des couleurs neutres. Du blanc. Du noir. Du gris. Du bleu marine. Et du marron.
J’avais été choqué. Un placard de tueur en série.
Mais il était toujours beau et élégant. Sans faux pas. En musique, on aurait dit qu’il était juste. Et, qu’à l’inverse. Moi. Je pourrais « chanter » faux.
Des fois. J’ai cette envie. Celle d’attraper toutes mes affaires et de les soumettre à la méthode de Marie Kondo. Pour ne garder que celles qui provoquent une étincelle dans mon coeur.
Mais je sais depuis cette erreur que je ne dois surtout pas me laisser aller à une impulsion.
2020 a été une sacrée alliée en ce qui concerne ma frénésie de vêtements. Confiné, je n’avais aucun besoin ni envie de nouvelles choses – j’ai passé trois mois en sous-vêtements entre mars et juin puis à nouveau depuis fin septembre.
Egalement. Le fait que toutes les marques auxquelles j’étais habitué se trouvent sur la liste de celles qui exploitent les Ouighours. Un cas de conscience personnel sur l’impact de la Fast-Fashion sur l’écologie. Et une remise en cause naissante de ce besoin de « posséder ».
Tout cela m’a permis de freiner ma course au « j’achète ».
Il m’arrive encore de me faire plaisir mais c’est moindre qu’avant.
Je sais que le « Rien à se mettre » vient de l’amalgame très profond chez moi de deux facteurs aggravants. Le caractère « cigale » hérité de mon père qui s’achetait des vinyles en sortant du travail, et mon besoin lamentable d’être bien habillé pour compenser le fait que je me trouve quelconque.
Et l’on peut, je crois, également remercier Fran Fine qui n’a jamais mis deux fois la même tenue en six saisons.