Silence(s).
Ça n’a duré qu’un moment. Je l’ai aperçu du coin de l’oeil. Et il était déjà loin. À l’autre bout de la passerelle.
C’était dimanche et je ne l’avais pas revu depuis presque neuf ans.
Après avoir rêvé de lui le mercredi suivant, je me suis dit que le moment était peut-être venu de retenter une approche. Malgré l’échec des deux dernières tentatives. Deux petits messages en 2014 et 2016 restés sans réponse.
Mais cinq ans après, et quelque peu motivé par mon rêve qui parlait de retrouvailles, je m’étais dit qu’après tout ce temps même la personne la plus rancunière du monde me répondrait.
Je suis comme cela. Une sorte d’optimiste désespéré.
Désespérant.
On pourra au moins dire que début 2021, j’aurais essayé de faire revenir trois personnes. Trois garçons qui n’ont pas été n’importe qui. Trois amis qui ne seront jamais n’importe qui pour moi.
Et on retiendra, qu’aucun n’aura souhaité me répondre.
Tu n’es personne hurlait leur silence.
Il y a des gens dans nos vie qui ne seront jamais n’importe qui pour nous. Des gens à qui on s’est frottés, à qui on s’est frités, avec qui on s’est blessés. Parfois le silence dit tout et son contraire à la fois, parce que paradoxalement les deux sont vrai : « Tu n’es personne et tu es bien trop quelqu’un, dans ma vie, pour que je puisse te répondre »
Laisser la porte ouverte, c’est aussi accepter de ne jamais même proposer à l’autre de la franchir. Le temps venu, s’il le souhaite, il la trouvera. Et ce ne sera plus alors un retour sur le passé, mais un regard neuf sur un futur amical.
Je vais citer en conclusion une grande penseuse contemporaine : « I’m never going back, the past is in the past ! Let if go ! Let it go ! » (Easy to say, I know, right !)