C’est un souvenir spécial pour moi.
« Dents » me renvoie à « Dents de la Mer ». Le film projeté dans cette salle. Dans ce village de vacances dans lequel nous étions allés quand j’avais neuf ans.
J’avais sympathisé avec Alban, belge costaud de quinze ans. Costaud-carré-rugby, en opposition avec mon propre corps filiforme de l’époque.
Ce jour-là, il n’y avait personne dans la salle TV. Et après s’être fait écouter des trucs sur nos baladeurs, nous avons commencer à parler de son grand frère (pour qui je craquais complètement).
De fil en aiguille, d’une conversation à l’autre, nous nous sommes retrouvés à mimer des baisers. Moi, assis sur ses genoux.
Mimer, parce que nous apposions nos mains sur la bouche de l’autre.
Lorsque je me suis levé de ses genoux, je me suis aperçu qu’Alban avait une érection. Et il faisait nul doute alors que ça lui avait plu.
Si je pouvais retourner dans le temps, je l’embrasserais pour de vrai.
Depuis lors, « Les Dents de la Mer » me ramène toujours dans cette salle, à ce moment précis.